Lorsque le R&A et l’USPGA ont révélé leur calendrier pour 2019, nous n’avions pas de point de vue particulier sur le sujet et attendions l’épreuve du feu pour en juger. Chez AVISGOLF nous étions même plutôt favorables au regroupement des tournois majeurs dans les 7 premiers mois de l’année, plutôt que de laisser un pauvre USPGA – Majeur mal-aimé – traîner tout seul dans un repli froid et humide de l’automne.

Les 4 majeurs ont désormais eu lieu et il est temps de donner nos impressions sur ce qui pourrait devenir notre routine au fil des ans.

Une intensité renforcée.

Aucun doute à ce sujet, l’intensité du combat pour les premières places à l’ordre du mérite mondial est le grand gagnant de ce nouveau calendrier. L’action commence en Avril et monte en puissance à une vitesse vertigineuse – notamment en Mai et Juin avec l’USPGA et l’US Open – pour trouver son apothéose en Juillet, avec The Open.

Il devient inutile de se demander qui a remporté le dernier Majeur tant le nom du vainqueur semble proche, sa victoire encore fraîche…

A ce sujet, le déplacement de l’ensemble de ces épreuves a immédiatement réhabilité l’USPGA et lui a redonné l’aura que cette épreuve mérite.  

Au final, il semble que l’engouement des fans soit devenu encore plus grand en 2019 que lors des saisons précédentes, et c’est l’un des points très positifs de ce changement.

Pour ceux qui calculent plus vite que leur ombre, cela ne laisse cependant qu’une tranche de 4 mois pour distribuer les plus nobles lauriers, mais une saison, dans les faits, ça en compte au moins 10, gardons cela à l’esprit.

Une saison qui semble soudain très courte.

Si vous êtes aussi bon que moi en calcul mental, 10 – 4 nous donnent 6. Cela signifie que pendant six mois de l’année, nous devrons nous contenter de tournois “secondaires” qui peuvent avoir des répercussions sur le ranking mondial mais ne suffisent généralement pas à faire basculer un vainqueur de Majeur de la place qui lui était promise. 

Vibrerons nous de la même façon, en Septembre, pour des épreuves comme le Safeway Open ou le Hero World Challenge qui n’auront pas d’impact significatif sur la place de Numéro Un mondial, gagnée, cette année, par Brooks Koepka, en quatre tournois Majeurs ?

Valoriser les autres épreuves du circuit : un doux rêve ?

L’opération aurait-elle pour but de favoriser ces “petits tournois” ? De leur donner un peu plus d’espace pour séduire davantage de sponsors potentiels ? C’est possible et cela a certainement fait partie des points évoqués pour établir ce nouveau calendrier. 

Car au bout du compte la saison de golf va maintenant se diviser en deux périodes : 

1/ la période pré estivale où vont se décider les mérites sportifs des compétiteurs

2/ la période post-estivale où vont se dérouler des épreuves “traditionnelles”, des événements sauvages, des clinics, des exhibitions et des tournois sur invitation.

Et… ?

Une sensation de vide qui fait sûrement l’affaire des fabricants de clubs !

… plus de place pour que les fabricants de matériel puissent orchestrer leur campagne de marketing une fois l’été passé.

Car tout allait trop vite jusque-là ! Les épreuves importantes s’enchaînaient à une cadence effrénée, laissant à peine à la firme PURESHOT le temps de faire la promotion de son nouveau Driver, le FRAPDUR, ou d’indiquer un nouveau partenariat avec un champion, ou encore de faire part de la découverte d’un nouveau matériau prometteur.

Dans la perspective d’une saison golfique en deux volets, les pros devraient d’ailleurs être mis davantage à contribution dans les années à venir par leur sponsors (clinics, matchs exhibition, journées RP, etc.), ce qui semble légitime de la part des financeurs.

Des répercussions accidentelles ou orchestrées ?

A l’arrivée, c’est un calendrier plus consensuel qui vient de nous être livré. Un organigramme dans lequel la première moitié de la saison est consacrée au sport dans la plus pure des traditions, et une seconde partie d’année, moins riche en grands événements, dans laquelle les fabricants de clubs et les professionnels du golf pourront défendre les avancées technologiques proposées pour la saison suivante et dynamiser un marché qui a enfin repris des couleurs.

Pourquoi pas ?!

Encore nous faut-il espérer que cette éventualité, ainsi que les répercussions qu’elle entraîne, ont été correctement orchestrée par le R&A et l’USPGA ou nous verrons apparaître nombre d’intervenants plus ou moins légitimes qui réclameront une reconnaissance pour des épreuves sans “fond” qui ne feront pas avancer le golf en tant que sport.

La FedEx Cup, dont le but est initialement d’animer la fin de saison par le biais de play-offs, risque fort de faire des émules, au risque de truffer le calendrier golfique de championnats du monde aussi superfétatoires que creux.

En attendant le verdict du temps, souvenons-nous que la nature a horreur du vide et méfions-nous comme de la peste des tournois sauvages qui ne s’imposent que par leur dotation et laissent derrière eux comme une sale odeur de dollars, là où nous aurions préféré celle du gazon vert.

 FdeC.

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