FFG & Open de France : comme un sentiment de malaise.

Une fois les tentes d’hospitalité démontées et les parkings bouclés est venu le temps des constats concernant le CAZOO Open de France 2022 qui s’est tenu au Golf National, la semaine passée.

D’un point de vue sportif, le joyau fédéral de Guyancourt nous aura montré un nouveau visage, plus lisse et policé, livrant par là les clefs de la citadelle aux chasseurs de birdies, tout en conservant un niveau de toilettage digne des meilleures salons. 

C’est dans ce contexte que l’Italien Guido Migliozzi créera la surprise en scorant un fabuleux 62 lors du dernier tour, arrachant le trophée du 104eme Open de France des mains du Danois Rasmus Hojgaard (qui n’oubliera jamais son quintuple bogey au trou numéro 2, lors du 3ème tour), lui qui aura mené le tournoi de bout en bout. 

La glorieuse incertitude du sport diront certains. Une configuration de parcours qui s’y prête, diront d’autres…

Du point de vue de l’engouement populaire suscité par l’épreuve, par contre, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il fut minimaliste. Des allées peu fréquentées et des groupes de spectateurs disséminés ici ou là sur le parcours n’est pas exactement ce à quoi on pouvait s’attendre, sachant que les deux dernières éditions de l’épreuve ont été annulées du fait du COVID 19 et que l’un des joueurs à être monté sur le podium n’est autre qu’un de nos champions nationaux, Paul Barjon (que nous félicitons au passage). Nous pouvons, bien sûr, incriminer une météo capricieuse, mais cela risquerait de faire sourire nos voisins Britanniques. Alors prenons notre courage à deux mains et avouons-le : le golf on adore, mais peut-être un peu plus à la télé qu’avec les pieds dans le gazon ! 

C’est à l’aune de ces constats que le président de la FFG, Pascal Grizot, a donné une interview à notre confrère GOLF PLANÈTE dans laquelle il donne sa vision, pour l’avenir, du plus vieil Open d’Europe continentale : l’Open de France. 

Tout d’abord, le président Grizot espérait que notre tournoi national soit co-sanctionné par le PGA Tour et le DP World Tour dès 2023 mais cette affiliation serait reportée à 2025. Par ailleurs, le Président nourrit toujours le rêve de faire de notre Open une grande étape du circuit mondial et regrette à ce titre que le LIV Golf des saoudiens soit perçu comme une menace par le PGA Tour, là où il y voit une opportunité. Le président voudrait “sortir de l’impasse LIV / PGA Tour et proposer un produit qui correspond à ce que les partenaires historiques du golf, les spectateurs, les téléspectateurs du monde entier souhaitent”, et cela nous inquiète beaucoup. 

Car qu’en serait-il du golf si les instances dirigeantes et historiques du jeu s’étaient préoccupées jusque-là des attentes des spectateurs et téléspectateurs du golf ? 

Si c’était le cas, nous jouerions aujourd’hui avec des drivers sans limitation de COR, ni de volume de tête de club, et tout le monde driverait à 300 mètres. Nous aurions 21 clubs dans le sac et le droit de rejouer sans pénalité suite à une balle hors-limites ou perdue. Le diamètre du trou serait probablement augmenté.

“Il faut penser à l’intérêt général du golf… Le DP World Tour va devenir un circuit de 3e ou 4e catégorie si cela continue”.

Le président de la ffgolf s’inquiète notamment d’une probable nouvelle dynamique venue d’Asie – précise l’article. 

Soyons clairs : si le DP World Tour mérite une place secondaire dans le « Ranking Mondial des Circuits » du fait du peu d’engouement qu’il suscite, nous ne pouvons qu’en porter le deuil. L’Asie est aujourd’hui le deuxième réservoir de golfeurs de la planète et probablement le plus dynamique. Mais si ce désamour est orchestré par les financiers saoudiens du LIV Golf (comme c’est le cas), alors nous ferions bien de sortir les gants de boxe.

L’article du président Grizot se termine sur la déclaration suivante :

“Ce que nous proposons, c’est que les circuits co-sanctionnent 4 tournois où seraient présents les meilleurs du monde, un en Asie, un en Afrique du Sud, un en Europe, un en Australie, avec une finale à Djeddah. » 

Nous nous doutons bien que le président de la FFG aimerait que le tournoi européen se déroule précisément en France. Et nous le soutenons.

Mais sa déclaration entraîne une question de taille :

Pourquoi Djeddah ?

FdeC.