GOLF et ÉCOLOGIE : se racheter une conscience…

Lorsqu’on pense à tout et à son contraire, on associe facilement les mots Golf et Écologie. Car nous savons, par expérience, que notre activité golfique est sévèrement critiquée par les défenseurs de l’environnement. 

Les raisons de ce désamour flagrant ? L’importance des superficies de gazon à arroser et la consommation d’eau qui en découle, ainsi que l’utilisation de produits phytosanitaires qui termineront dans les nappes phréatiques en polluant ces dernières. 

Il s’agit-là de raisons valables et pertinentes qui ne peuvent être ignorées. C’est pourquoi la FFG et l’AGREF se sont immédiatement penchées sur le problème pour parvenir, sur ces sujets, à placer le golf comme l’un des modèles dont les autres activités sportives pourraient bien s’inspirer.

Malgré cela, un sentiment de rancœur demeure entre golfeurs et écologistes. Serait-ce “systémique”? Non. Cela repose plutôt sur l’image que le golfeur véhicule malgré lui. 

Car dans l’esprit des gens, le golfeur reste avant tout un oisif (!) qui utilise des outils de haute technologie (clubs) réalisés dans des matériaux exotiques (et polluants) comme la fibre de carbone tressée, le kevlar ou les polymères, pour envoyer dans les bois des balles synthétiques que l’on peut laisser au fond de l’eau pendant dix ans puis les rejouer comme si elles sortaient de la boîte. 

Et les golfeurs sont nombreux. Nous parlons-là de millions de clubs et de centaines de millions de balles par an…

Une question se pose alors : ne pourrions nous pas faire un petit effort afin de redevenir copain avec son voisin et la planète d’un même et seul élan ?

Car si les clubs de golf sont des outils importants pour les golfeurs, la fabrication de ces derniers est le type de levier sur lequel nous devons appuyer afin de changer cette fameuse image. Nous ne pouvons ignorer que la fabrication de nos clubs a un impact environnemental significatif, notamment en fonction des matériaux utilisés. 

Le titane et le carbone sont les deux matériaux qui nous serviront à illustrer ce propos, c’est-à-dire deux des matériaux les plus présents dans la fabrication de clubs de golf « haut de gamme », de nos jours. Car il existe des différences significatives entre les deux en termes de recyclage et que c’est justement là que doit porter toute notre attention si nous voulons redevenir amis avec le reste de la planète.

Le titane est un métal léger et résistant, qui peut être facilement recyclé. Les fabricants de clubs de golf l’ont utilisé pendant de nombreuses années en raison de sa durabilité, de sa résistance à la corrosion et de sa capacité à produire des clubs légers mais résistants, tout en mettant en relief les masses qui permettent l’équilibrage de la face du club. En outre, le titane peut être fondu et transformé en nouveaux produits à des coûts raisonnables.

En revanche, le carbone est un matériau composite qui pose des défis lorsqu’il s’agit de le recycler. Les clubs de golf en carbone sont fabriqués à partir de fibres de carbone qui sont tissées ensemble pour former une structure rigide et légère. Mais leur recyclage est ardu, les fibres de carbone sont difficiles à briser et ne peuvent pas être fondues pour être réutilisées.

De plus, la production de clubs de golf en carbone entraîne également des émissions de gaz à effet de serre et des déchets toxiques pendant la production. La production de composites de carbone nécessite des produits chimiques, eux aussi toxiques, qui représentent un danger pour l’environnement, tout comme pour l’être humain.

Outre ses qualités mécaniques relatives (voir article dans l’onglet ZOOM : “le poids de la couronne”) il semble donc évident que, pour “redevenir l’ami préféré de son voisin”, un choix s’impose entre ces deux matériaux et la balance penche sensiblement du côté du titane. Et les shafts, a-t-on envie de demander ? En titane eux aussi ? Évidemment pas. Bien que des productions aient été réalisées par le passé (j’ai personnellement joué pendant deux ans avec un shaft de driver en titane), les résultats n’ont pas été suffisamment convaincants pour que la production se poursuive. Pour cette partie essentielle du club, l’unique solution serait d’investir le domaine du Superwood, déjà évoqué sur notre site, mais qui n’aura éveillé aucune vocation à notre connaissance.

Les fabricants de clubs de golf doivent donc trouver un équilibre entre les avantages de chaque matériau tout en minimisant leur impact environnemental et en favorisant des pratiques de production durables.

Lorsque nous en serons là, il ne manquera plus que de remplacer le polymère de nos balles par une substance naturelle et nous serons enfin redevenus des sportifs fréquentables…

Franck de Caumette.