L.I.V. Golf & Jack Nicklaus : le stupéfiant “Mayday” des Saoudiens.

Cette semaine, l’USPGA, qui se déroule à Tulsa (Oklahoma), USA, arrive en tête des sujets qui feront l’actualité dans les jours qui viennent. Les enjeux de ce second tournoi Majeur de la saison sont importants et nous sommes curieux du sort de nos joueurs favoris que sont Rory McIlroy, Tiger Woods, ou Justin Thomas, par exemple. Mais pendant que le monde du golf se met à l’heure de Tulsa, les saoudiens et leur ligue rebelle “L.I.V. Golf” ne parviennent toujours pas à fermer l’œil. Il faut dire qu’après avoir marqué quelques points avec la nomination de Greg Norman comme CEO du nouveau circuit proposé par les Arabes et les déclarations de plusieurs joueurs qui officialisaient leur divorce avec le PGA Tour, l’avenir du circuit “subversif” se présente, aujourd’hui, sous des auspices beaucoup moins favorables…

Phil Mickelson, vous l’avez constaté, n’a pas défendu son titre à l’USPGA car il n’en a pas pris le départ. L’américain subit une pression phénoménale du public, des officiels, et de ses pairs, pour son attitude dans cette affaire et une chasse aux sorcières s’est organisée pour mettre à jour son addiction aux jeux d’argent et ses besoins de liquidités pharaoniques.  

Lee Westwood et Louis Oosthuizen – tête de série numéro 1 pour le premier tournoi L.I.V. Golf prévu en Juin au Centurion GC de Londres – viennent de perdre leur sponsor historique (UPS soutient Westwood depuis 14 ans) qui ne veut pas que son image soit accolée aux trublions golfiques du Moyen-Orient. Pourquoi cette décision ? Parce que Greg Norman a beau les minimiser : les atteintes graves et répétées du gouvernement Saoudien concernant les droits de l’Homme et les non-droits de la Femme (sic) donnent une sale image à laquelle aucune compagnie ne veut être associée.

Côté pétrodollars, même si les réserves sont bien là, l’avenir se trouble à son tour : L.I.V. Golf est avant tout un moyen de rafler le marché des jeux en ligne et de s’approprier un circuit professionnel officiel pour la revente de droits de retransmission lucratifs. Dans le “Business Plan” initial ceux-ci étaient estimés à un demi milliard de dollars. Or, le fiasco annoncé du tournoi du Centurion, à Londres, par manque de stars dans le champ des joueurs inscrits, n’incite aucun média à s’engager sur un éventuel achat.

La felouque saoudienne prendrait-elle l’eau de toutes parts ?

Le tournoi suivant, qui devrait se dérouler à Pumpkin Ridge Golf Club, Portland, Oregon, risquerait fortement, lui aussi , de se terminer en eau de citrouille, si les revers actuels se confirment.

Mais ce qui rend les nuits saoudiennes plus courtes encore, c’est le départ de l’un des patrons du L.I.V. Golf, qui a récemment annoncé que le CEO actuel, Greg Norman, prendrait bientôt le même chemin que lui par manque de résultats.

Mais les saoudiens ne renoncent pas facilement et ils veulent leur “circuit cannibale” coûte que coûte. Seul un ambassadeur hors normes pourrait inverser la vapeur et redonner un vent d’espoir à leurs ambitions pécuniaires. Alors, ne pouvant dormir, ils ont fait défiler la liste des champions de golf vivants afin de dénicher leur nouveau CEO et ils ont trouvé ! 

Jack Nicklaus. La légende.

Voilà celui qui, sans l’ombre d’un doute, pouvait inverser la vapeur d’un claquement de doigts et regrouper derrière-lui la totalité des pros de la planète. Alors ils ont envoyé des émissaires, des rois-mages, afin de convaincre le Dieu sacré du golf moderne de prendre fait et cause pour leur vision du golf. Jack les a écoutés. Jack est un homme poli. Il a bien noté que leur offre d’emploi s’accompagnait d’un chèque de plus de 100 millions de dollars, pour faire le même job que Greg Norman. Et il les a éconduits. A deux reprises, l’une verbale, l’autre écrite. Non sans leur rappeler, après avoir décliné leur offre généreuse, que si cet acoquinage ne se ferait pas, c’était peut-être en partie car il était le cofondateur, avec son ami Arnold Palmer, du PGA Tour, créé en 1984.

Aucune culture golfique, vous disais-je…

Depuis, il paraît que les saoudiens ne dorment plus du tout.

F2C.