On peut prendre l’affaire sous tous les sens, le facteur qui conditionne le plus la trajectoire de vos balles, au golf, c’est le loft du club. Le loft, vous le savez, c’est cette inclinaison de la face du club vers le ciel que le club nous montre lorsque celui-ci repose bien à plat sur sa semelle.

Or au fil des ans – pour un club donné – ce loft a subi des évolutions importantes, toujours orientées vers une diminution de ce dernier, ce qui augmente la distance parcourue par la balle, puisque, c’est une donnée acquise : moins le club possède d’inclinaison, plus la balle ira loin. Dans le tableau ci-dessous, nous notons que l’évolution du loft des clubs, dans le temps, est assorti d’une extension des manches qui laisse penser que tout est fait pour aller de plus en plus loin avec un club donné. Mais la vogue des clubs One Length a jeté cette théorie à bas et nous ne tiendrons pas compte de ces inches en plus, qui ne sont pas déterminants dans l’évolution des lofts dont nous parlons ici.

Une analyse succincte du tableau ci-dessus laisse apparaître plusieurs points intéressants.

1/ En près de 50 ans, votre Fer 6 a vu son loft diminuer de 10° pour devenir ce qui, à l’époque, était un Fer 3. Dans les 30 dernières années, en matière de loft, il est passé de Fer 6 à Fer 4.

2/ Dans ce même laps de temps (50 ans), les clubs possédant 35° de loft ou plus sont passés de 6 unités présentes dans votre sac, à 2 unités seulement. En 30 ans, ils sont passés de 4 à 2.

3/ Dans les 30 dernières années, le Fer 2 a simplement disparu du sac.

4/ Il y a 50 ans, les lofts des fers étaient étalés sur une plage allant de 4° en 4°. Il y a 30 ans, l’écart entre les lofts était de 3° pour les longs fers (jusqu’au fer 5) et de 4° pour les clubs plus courts. Aujourd’hui, leur échelonnement se fait de 2.5°, 3°, 3.5° ou 4°.

5/ Il y a 50 ans votre pitching wedge avait un loft de 52°. Il y a 30 ans il en avait 48 et aujourd’hui il en possède 44, ce qui correspond au loft d’un fer 8 d’il y a 50 ans ou d’un fer 9 d’il y a 30 ans.  

La déclinaison du tableau pourrait être sans fin…

Nous pourrions penser que ces évolutions du loft ne sont qu’une manoeuvre des fabricants pour donner aux joueurs l’illusion de la puissance. Dans la réalité, il y a un peu de ça, avouons-le. Donc méfiez-vous comme de la peste des joueurs qui se vantent de frapper leur wedge à 120 mètres car généralement leur club n’est rien d’autre qu’un fer 8 ou 9 maquillé en Pitching Wedge. Dans une intention d’honnêteté, Ben Hogan voulait mettre tout le monde d’accord, il y a quelques mois, en n’inscrivant non plus le numéro du club sur sa semelle mais en le remplaçant par le nombre de degrés de loft. L’idée était excellente mais les joueurs ne l’ont pas retenue… Comme quoi une dose de mystère n’est pas pour déplaire au golfeur !

Plus sérieusement, si les évolutions des lofts sont indéniables, leur analyse ne peut se faire de façon si sectaire. En effet, avec l’apparition du carbone dans les shafts, des points de flexion plus sensibles et plus nombreux sont venus au secours de nos têtes de clubs et surtout dans leur partie basse. Cela signifie qu’un loft statique ne peut être apprécié qu’en fonction de l’angle rajouté par la cambrure du manche lors de l’impact. Et de toute évidence cela ne peut se calculer aisément.

Alors oui, les fabricants de clubs trichent un peu ou l’ont fait par le passé. Mais comment faire autrement lorsque les limites de vitesse autorisées (Overall Distance Standards) sont atteintes depuis longtemps et que les joueurs continuent à réclamer plus de performances?

Pour vous remonter le moral vous pouvez toujours vous dire que si le nombre de clubs de précision (de moins de 35°) a cruellement diminué, cela a été compensé par une augmentation du nombre de sandwedges dans le sac d’un joueur moyen et noter au passage que le 52° avec lequel vous chippez si bien, n’est rien d’autre qu’un pitching wedge des années 1970…

FdeC

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