On les nomme “Full-Face”, “Hi-Toe” ou “Intégral”. Ce sont des sandwedges dont la totalité de la face de club est fraisée et dont les rainures (ou grooves) s’étendent sur l’ensemble de sa surface. Toutes les marques, y compris celles spécialisées dans le wedging, ont une gamme dans laquelle l’un de ces modèles apparaît.

Il faut dire qu’ils ont du style, ces nouveaux wedges. Il se dégage de leurs faces forgées (ou pas) une impression “d’accroche” mise en exergue par un usinage souvent très soigné d’un point de vue esthétique, qui leur confère un look de vraies petites usines à “spin” !

D’un côté pratique, l’argumentaire pour justifier la foison de rainures qui ornent la face du club, est, quant à lui, beaucoup plus discutable. Il repose sur le principe suivant :

Le backspin est un élément essentiel du jeu d’approche autour du green ainsi que des sorties de bunkers. Plus son taux est élevé lors de la frappe de la balle, plus le joueur maîtrise ses coups et il n’y a pas de limite supérieure qui soit imposée dans ce domaine.

Dans les faits, un joueur de bon niveau, au centrage de balle parfait, parvient à atteindre des taux de backspin proches de 12 000 tours / minute sur un plein coup de sandwedge. Non, vous ne rêvez pas : une balle de golf tourne plus vite qu’un moteur deux temps tel que celui d’une moto, par exemple.

Ce taux s’atteint généralement avec un club forgé et avec des balles relativement souples. Notez que sur un sandwedge traditionnel, la zone de frappe indiquée pour parvenir à ce résultat est traitée de façon spécifique puisque c’est elle qui comporte les rainures qui augmenteront le spin.

Lorsque le joueur décentre son coup, par contre, nous parvenons à des taux d’effet beaucoup plus faibles. L’effondrement du spin est alors impressionnant et se traduit de la façon suivante sur la face du club.

Nous notons bien sûr que la zone de percussion, qui ne retransmet que 20% et moins de la quantité de spin, ne possède aucune rainure sur sa surface lorsqu’il s’agit d’un club traditionnel alors qu’elle en est truffée sur les modèles Full-Face. Et tout l’argumentaire évoqué plus haut ne repose que là-dessus : garantir 100% d’accroche (et donc d’effet) pour les coups décentrés par les joueurs les moins précis.

Nous pouvons donc dire que si les rainures entrent en ligne de compte pour augmenter le backspin, les sandwedges Full-Face, au mieux, en garantissent 20% là où un sandwedge classique en délivrera peut-être 17%, voire un peu moins. Dans les deux cas, la quantité d’effet rétro ne sera jamais suffisante pour garantir un coup d’approche décent et son taux de spin sera 5 fois inférieur au taux obtenu avec un sandwedge quelconque sur un coup bien centré, donc bien contacté.

 

La conclusion de ce calcul nous prouve bien que lorsque nous abordons les questions des coups d’approche, l’efficacité d’un club reste avant tout conditionnée par la précision du contact avec la balle et non pas sur la compensation de celui-ci par un usinage particulier dans une zone du club qui n’a finalement aucune raison d’être.

Nous sommes donc, avec les sandwedges Full-Face, sur une proposition commerciale qui peut plaire visuellement mais qui ne garantit pas de résultat efficace sur le terrain.

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